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Chapitre 9 : Je le saurais

Dernière mise à jour : 28 juil.

Je l’ai toujours cru.

Cette grosse connerie romantique qui nous a été vendue dans les films, les contes de fées, les chansons dégoulinantes :


“Quand tu seras face à l’homme de ta vie, tu le sauras.”


Cette évidence absolue. Ce déclic. Ce fameux “quelque chose” dans le regard. Comme si l’univers s’arrêtait de tourner. Comme si toutes les étoiles du ciel clignotaient en mode “c’est lui!”



Je l’ai tellement cru que ça en devenait ridicule.

À chaque mec, je me suis dit : “C’est lui.”

Le premier ? C’était lui.

Le deuxième ? C’était encore lui.

Le dixième ? Lui aussi, apparemment.


Même ceux qui ne faisaient absolument rien pour mériter ce statut de “lui”. Même ceux qui étaient des petits garçons déguisés en hommes. Même ceux qui n’avaient pas la décence de répondre à un message WhatsApp dans la journée.


Pourquoi ?

Parce que mon cerveau a été nourri aux Disney. Aux comédies romantiques où Kate sait en 3 secondes que Leonardo est l’homme de sa vie. Parce que les magazines féminins ont planté dans ma tête ce mantra toxique :


“Quand c’est le bon, tu le sens.”


Sauf que dans le monde réel ?

On ne sent rien.

Ou plutôt si : on sent des hormones, du manque, des projections, des traumas qui s’accrochent. On sent des peurs de solitude déguisées en coup de foudre. On sent des papillons qui, avec le recul, étaient juste des signaux d’alerte que notre inconscient traduisait en excitation.



Dans un monde où tout va trop vite, où on “swipe” des visages comme on change de playlists Spotify, qui sait encore ce qui est vrai ?

Sommes-nous attirés parce qu’il y a de l’amour ?

Ou parce qu’il y a du manque ?

Ou parce qu’il y a un schéma toxique bien connu qui nous fait nous sentir “vivantes” ?



Alors non. Aujourd’hui je n’y crois plus.

À cette fameuse évidence.

À ce “je le saurais”.



Parce que si je l’avais su, j’aurais arrêté de confondre :

• les papillons avec l’anxiété,

• l’alchimie avec le trauma bonding,

• et la passion avec une relation karmique qui vient me faire grandir à coups de pied au cul.



La vérité ?

Peut-être que le bon ne viendra pas avec un feu d’artifice, mais avec une présence tranquille.

Peut-être qu’il ne fera pas vibrer mon téléphone en continu, mais qu’il saura vibrer mon âme en silence.


Mais ça… je n’en sais rien.


Parce qu’après tout, la seule chose que je sais aujourd’hui, c’est que…


JE NE SAIS RIEN.



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