Chapitre 8 : addict

Toute ma vie, j’ai cru être une junkie de l’amour.

Une accro aux émotions fortes, aux papillons dans le ventre, à ce flot d’énergie qui t’envahit quand tu connectes avec quelqu’un.

Mais aujourd’hui, j’ai compris la vérité.

Je ne suis pas accro à eux.

Je suis accro à moi.

Quand je suis amoureuse, il se passe un truc presque surnaturel.

Je me transforme.

J’ai des idées plein la tête. Des projets pour moi, pour nous, pour le monde.

Je rayonne. Je crée. Je danse dans ma cuisine comme si j’étais dans un clip. Je deviens une déesse, une muse, une superwoman.

Et eux ?

Les mecs en face ?

Des gros nazes.

Oui, j’ose le dire. Parce qu’au fond, ils ne changent pas. Ils sont toujours aussi plats, aussi paumés, aussi médiocres au fil des années.

Mais moi…

Moi, avec mes yeux de l’amour, je les fais briller et je tombe amoureuse du potentiel que je vois chez eux.

Comme ma mère me disait toujours :

Avec les yeux de l’amour, même la merde sent la rose.

Et c’est ça mon problème. Je suis une alchimiste.

Je prends une relation basique et je la fais exploser en un film hollywoodien. Je prends un mec fade et je lui construis un piédestal. Je crois voir un diamant, mais en réalité… ce n’était que du verre. Je tombe littéralement amoureuse du potentiel, de l'illusion que je construit en miroir avec l'autre.

Alors non. Je viens de comprendre un truc essentiel.

Je ne suis pas accro aux autres.

Je suis accro à la version de moi-même qui se révèle quand je tourne en amour.

Cette femme magnétique, généreuse, puissante.

Mais la vérité ?

Je peux être cette femme sans personne.

Je peux être ma propre drogue, mon propre miracle, mon meilleur coup de foudre.

Il faut juste que je trouve comment !