Chapitre 3 : Bloqué

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours été team radicale.

Je ne passe pas par quatre chemins. Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis. Brut. Sans filtres. Sans calculs.

Mentir ? Faire semblant ? Jouer un rôle ? Très peu pour moi.

Mon âge ? Je le donne. Mes défauts ? Je les balance direct. Mes qualités ? Elles parlent d’elles-mêmes.

C’est peut-être comme ça que j’ai conquis le père de ma fille.

Flashback : la rencontre

Je ne l’ai pas rencontré.

Je lui suis tombée dessus.

Littéralement.

J’étais en soirée, perchée sur un podium, en train de danser comme si le monde m’appartenait.

Et puis paf. Le pied glisse, le sol bascule, je bascule avec.

Je chute. Pas sur le sol.

Sur lui.

Le destin, version brutale.

Et là, encore à moitié sur lui, je le regarde dans les yeux et je balance direct :

— “C’est quoi ton signe astrologique ?”

Sans attendre sa réponse, j’enchaîne :

— “Je te préviens, je suis la fille la plus insupportable que tu vas rencontrer. Je ne peux pas avoir d’enfant. J’ai un caractère de merde. Il faudrait être maso pour être avec moi.”

Voilà.

Zéro filtre. Zéro stratégie. Juste moi.

Je lui ai même donné un faux numéro.

Par réflexe. Ou par test.

Résultat ?

Il m’a cherchée pendant des jours. Avec juste mon prénom.

Il a fini par me retrouver sur Facebook.

Comme quoi, la radicalité… ça attire.

Les courageux. Ou les inconscients.

Il y a quelques semaines, j’ai lu un livre qui a mis le doigt sur un truc en moi :

“Laisse tomber, il ne te mérite pas” de Greg Behrendt.

Une petite pépite. Un coup de pied bien placé.

Une lecture rapide, mais qui laisse une trace.

Et puis, cette phrase.

Une claque déguisée en révélation :

“Un homme sain d’esprit, qui aime vraiment une femme, fait TOUT pour l’avoir.”

Et là, tout s’est éclairé.

Parce que soyons honnêtes :

Est-ce qu’un homme paumé, en vrac dans sa tête, vaut vraiment la peine ?

La réponse est non.

Cette phrase m’a libérée.

Elle m’a rappelé qu’un homme qui tient à toi, ne joue pas à “un pas en avant, deux pas en arrière”.

Il vient.

Il reste.

Il construit.

Point.

Alors oui, je l’avoue.

Quand je sens qu’un homme n’est pas à la hauteur, qu’il est à moitié, flou, ou trop instable : je bloque.

C’est ma spécialité.

Quand je suis déçue, que tu franchis ma ligne rouge, que ta goutte d’eau fait déborder mon vase,

je ne parlemente pas.

Je coupe.

Je ferme la porte.

Ça peut paraître radical.

Ça peut paraître immature.

Mais en vérité, c’est une preuve d’amour… pour moi.

Je n’ai jamais eu besoin de mille relations, ni de ces “amis” qui ne sont en réalité que des connaissances.

Les “Salut ça va ?” sans âme me donnent la nausée.

Tout pue le faux.

Et je n’ai aucun intérêt pour ça.

Je suis heureuse seule.

Indépendante depuis toujours.

Mon univers me suffit.

Si je laisse entrer quelqu’un dans ma vie, ce n’est pas pour colmater un vide.

C’est parce que j’ai envie de partager un bonheur déjà plein.

Je veux rencontrer mon meilleur ami. Mon partenaire.

Celui avec qui je peux être moi, vulnérable,

sans peur qu’il me trahisse, me détruise, ou me laisse tomber.

Celui avec qui je peux rire, pleurer, fusionner, danser, faire l’amour…

tout ça dans la même journée.

Mais la vérité ?

Dans ce monde, il y a trop de choix, trop de distraction, trop de consommation.

Plus personne ne sait s’engager.

Les gens changent de partenaire comme de stories Instagram.

Et puis quoi ? Dans 5 ans, même la plus belle histoire finira par sentir la chaussette sale si personne n’entretient le feu.

Alors je bloque.

Pas par cruauté.

Mais parce que je refuse d’être cette fille qui attend un message, qui se justifie,

qui accepte des miettes d’attention.

Alors, même si un jour je t’ai bloqué,

sache une chose :

Ce n’est pas parce que je te déteste.

C’est parce que je me protège.

Et aussi…

parce que je t’aimais.

Car si tu avais vraiment voulu être avec moi…

Tu aurais tout fait pour.

Alors je te rends ta liberté.

Tu peux maintenant investir toute ton énergie dans ce qui comptait vraiment pour toi,

même quand j’étais encore là.

🖤 Bloqué. Et libérée.